Collectif paysan

Notre ferme collective vise à nourrir les habitant·es de notre région dans le respect de l’environnement et des humains. Pour ce faire, notre volonté est de nous installer à plusieurs producteur·ices sur cette ferme et donc en faire une ferme collective.

Une ferme collective, c’est quoi? 

Pour nous, une ferme collective, ce sont plusieurs producteur·ices qui :

  • mènent des activités de production diversifiées et complémentaires ;
  • travaillent de manière autonome ;
  • partagent les mêmes valeurs (circuit court, agroécologie, inclusion) ;
  • sont regroupé·es sur une même ferme ;
  • sont rassemblé·es dans un cadre collectif structurant permettant de mettre en commun de nombreux aspects en lien avec la production (investissements, ventes, communication…).
Synergies sur la Ferme collective des Arondes

Au sein de la Ferme des Arondes, plusieurs projets économiques distincts et complémentaires coexisteront pour former un ensemble cohérent. Ces activités de production ou transformation alimentaire seront portées par des producteurs·ices qui gèrent leur activité et en tire leurs revenus de manière autonome. Par exemple, le maraîcher exploite sa parcelle, choisit ses canaux de vente, ses fournisseur·euses, sa méthode de culture… En d’autres termes, l’activité de production de légumes au quotidien est gérée par le maraîcher et n’est pas du ressort de la gestion collective.

Le cœur de notre ferme collective repose sur l’entraide et sur la mise en commun de certaines activités ou moyens de production. Cette mutualisation nous permet d’être plus résilient·es, plus efficaces, d’avoir plus d’impact sur la région dans laquelle nous nous implantons (nourrir plus de mangeur·euses avec une grande diversité de produits), d’éviter l’isolement, et plus généralement d’améliorer nos conditions de travail.

Une ferme collective avec des projets diversifiés et complémentaires 

Production de fruits et légumes

Sébastien est maraîcher depuis cinq ans. Il assure la production de légumes sur une parcelle d’un hectare en respectant les principes de l’agroécologie. Cela implique notamment un travail minime du sol, une rotation des cultures, un terrain aménagé afin de favoriser la biodiversité, l’absence d’utilisation de produits phytosanitaires… mais surtout, la production d’une gamme de légumes très diversifiée afin de proposer localement un choix complet tout au long de la saison.

Sur la Ferme des Arondes, Sébastien continuera sa production de légumes très diversifiée. Il développera également la culture de légumes de plein champ sur moyenne surface (5-7 hectares). L’objectif est d’être autonome dans une gamme de légumes très appréciée des mangeur·euses mais moins efficace à réaliser sur petite surface (courges, carottes, pommes de terres, poireaux, choux-fleurs, racines de chicons…).

Ces deux activités lui permettront de proposer une gamme complète de légumes, en vente directe à la ferme et en circuit court.

→ Environ 700 ménages seront approvisionnés en fruits et légumes toute l’année.

Culture de céréales, production de farine et pains

Camille est boulangère depuis trois ans. Elle produit du pain au levain, réalisé avec des ingrédients locaux, sains et nourrissants. Ces pains sont cuits dans un four à bois.

Sur la Ferme des Arondes, une dizaine d’hectares seront dédiés à la culture de céréales. Ces cultures seront intégrées au sein d’une rotation entre légumes de plein champ, fourrage/protéagineux et pâturage temporaire. Différentes variétés de froment, d’épeautre, de seigle, de petit épeautre… et potentiellement encore d’autres céréales ayant disparu de nos champs seront donc cultivées sur la ferme.

Ces céréales fourniront le grain, qui sera transformé en farine pour la boulangerie. Le but est de tendre vers une autonomie dans l’approvisionnement en matières premières.

→ Environ 400 pains par semaine seront produits sur la Ferme des Arondes et vendus en direct ou en circuit court

Champignons

Benoît produira 5 variétés de champignons différentes sur la Ferme des Arondes : Shiitake, Eryngii, Pleurotes, Champignons de paris et Nameko

Ces champignons sont produits en chambre froide. Ils poussent sur un substrat composé de matières carbonées et d’un apport sucré issu de déchets de productions alimentaires. 

Sur la Ferme des Arondes, Benoît ambitionne de produire son propre substrat grâce aux ressources disponibles sur place (paille, sciures de bois…). Ensuite, il pourra inoculer ce substrat de la variété de champignon souhaitée. 

Une fois “usagé”, ce substrat représente une formidable source carbonée prête à se transformer en humus une fois posé sur le sol. En plus d’amender les champs de céréales et de légumes, Benoit ambitionne de mettre en place une petite filière de production de noix, châtaignes et noisettes. 

→ Environ 15 tonnes par an de champignon seront produites sur la Ferme des Arondes et vendues en direct et en circuit court. 

Transformation artisanale à la ferme 

Loïc produit des gelées, sirops, vinaigres et pesto à base de plantes sauvages, récoltées par ses soins.

Sur la Ferme des Arondes, Loïc développera la valorisation des haies inter-parcellaires. Ces dernières produisent des fleurs et baies très nutritives qui auront poussé loin des routes et pesticides. Il compte également augmenter son volume de production et produire de nouveaux délices tels que des vins ou champagnes de sureau.

→ Environ 2.000 bocaux et bouteilles seront produits chaque année sur la Ferme des Arondes et vendus en direct et en circuit court.

NOUVEAUX.ELLES PRODUCTEUR.RICE.S

Poules pondeuses

Nils nous rejoint avec un projet de poules pondeuses en plusieurs poulaillers mobiles. Son projet vise une gestion en petits lots de poules pour favoriser la résilience face à d’éventuelles futures maladies ou prédateurs, ainsi que pour des questions de bien-être animal.

L’insertion paysagère des poulaillers est aussi un aspect important de son projet (pas d’immense bâtiment type usine). L’idée est donc de développer de petits poulaillers mobiles sur petites remorques routières. Ces plus petits poulaillers ont également l’avantage d’être plus légers (moins de tassement des sols, déplacement via véhicule plus léger) et moins encombrant, plus maniable (pâturage possible dans des vergers,…). 500 poules pondeuses vont donc faire leur apparition sur la ferme d’ici la fin de l’année 2024/début 2025.

Vannerie et culture de l’osier (osiériculture)

Claire nous rejoindra en 2025 pour mener un projet d’atelier vannier, qui s’articulera en deux pôles : production d’osier à la ferme et transformation à l’atelier. Elle a été formée à la vannerie et à l’osiériculture à l’École Nationale d’Osiériculture et de Vannerie de Fayl-Billot (France), un des deux derniers centres officiels de formation en vannerie d’Europe. Une première plantation d’osiers, sur 0,5 ha, lui fournira d’ici 4 à 5 ans la matière première nécessaire pour son activité vannière, ainsi qu’un surplus destiné à la vente.

La culture d’osier consiste en une plantation à très grande densité de saules qui sont rabattus chaque année (conduite en taillis) afin de produire des brins long et fin, adaptés au tressage végétal.

Claire produira des paniers, des objets fonctionnels et souhaite concevoir des chantiers d’architecture végétale. Elle souhaite à terme développer une vannerie contemporaine, pratique et poétique. Elle proposera des stages de vanneries pour les amateur.rice.s confirmés ou débutant, alors gardez un œil sur l’agenda !

Pépinière d’arbres et arbustes fruitiers

Simon nous rejoindra également en 2025 avec un projet de pépinière de fruitiers. Simon a lancé son activité depuis deux ans dans le sud de la France, mais désireux de rejoindre un projet collectif stimulant, il déménagera sa pépinière l’année prochaine sur la ferme.

Sa production est centrée sur les scions fruitiers en racines nues (plein champ). Un scion est un arbre fruitier de un an. La culture en plein champ a l’avantage de ne pas contraindre le système racinaire, et combiné à la production de jeunes arbres (1 à 2 ans), elle optimise, la reprise, la bonne santé et la longévité des arbres une fois plantés.

La pépinière a aussi pour vocation de s’étendre à d’autres segments : production de petits fruits, plants de haies champêtres, arbres à biomasse, fouragers ou encore fruitiers rares.

Concrètement, que mettrons-nous en commun sur la Ferme collective des Arondes ?

Gestion collective de la ferme dans son ensemble

Le plan d’aménagement général de la ferme est réfléchi collectivement pour avoir un fonctionnement global de la ferme qui soit le plus efficace possible : localisation de chaque activité, gestion des flux d’approvisionnement et des livraisons, du stockage, espaces de vente, de rencontres, d’habitation… Une fois en exploitation, certains espaces de la ferme seront gérés individuellement par des producteur·ices. D’autres lieux seront organisés et gérés collectivement, pour répondre aux besoins des activités gérées collectivement (par exemple la plantation de haies et de vergers ou encore la gestion des rotations de cultures entre céréales, légumes de plein champs et prairie temporaire). Des espaces communs sont également prévus dans les bâtiments pour se rassembler entre producteur·ices (espace de réunion) et pour pouvoir accueillir des bénévoles/wwoofeurs/ouvrier·ères (dortoir, cuisine…).

Magasin à la ferme et marchés fermiers

Notre volonté est de maximiser la vente en circuit court de nos productions. Une partie des canaux de vente seront mis en commun afin de réduire le temps que chaque producteur·ice passe à la commercialisation. Nous développerons notamment la vente à la ferme, dans un premier temps via l’organisation de marchés ponctuels, puis probablement en créant un point de vente sur place. Le collectif permettra par ailleurs des synergies pour la participation à des marchés à l’extérieur de la ferme, où nous pourrons faire un étalage commun rassemblant nos productions et mutualiser la logistique (camionnette partagée, livraison commune…).

Mutualisation de main d’oeuvre et entraide

Partager une ferme, on imagine assez aisément que cela passe simplement par se donner des coups de main. Le maraîcher qui nourrit les brebis quand la bergère prend des vacances, ou réciproquement la bergère qui arrose les légumes du maraîcher quand celui-ci est de sortie. Ou encore l’organisation d’un chantier collectif pour prêter main forte à un membre de l’équipe. Ou encore le fait d’employer un·e ouvrier·ère agricole en commun sur plusieurs activités : 2 jours de maraîchage, un jour de meunerie, 2 jours de soin aux brebis. En étant rassemblé·es au sein d’une même ferme, nous mettons également en commun un réseau. Un réseau de mangeur·euses de nos produits, mais aussi un réseau de personnes prêtes à venir donner un coup de main quand nécessaire.

Accueil de bénévoles et visiteur·euses

Un espace dortoir-sanitaire sera également consacré à l’accueil de bénévoles, de jeunes qui réalisent leur Service Citoyen (partenariat établi avec l’asbl Service Citoyen depuis 2017 Service citoyen | Faire ou s’informer (service-citoyen.be)), de wwoofeur·euses ou toutes autres personnes désireuses de venir découvrir et prêter main forte aux activités de la ferme.

Organisation d’événements festifs et conviviaux pour sensibiliser aux enjeux agricoles et créer du lien social

Nous voulons faire de la Ferme des Arondes un lieu accueillant ! Nous souhaitons donc organiser régulièrement des portes-ouvertes festives permettant de faire découvrir la ferme et ses produits. Ces moments seront également l’occasion de renforcer la cohésion avec nos mangeur·euses et coopérateur·ices, dans un esprit de convivialité.

Soutien administratif et mutualisation d’investissements

Gestion administrative, comptabilité, communication… font aussi partie du quotidien des producteur·ices ! Ces tâches seront mutualisées, pour plus d’efficacité. Enfin, une partie du capital de la coopérative Ferme des Arondes sera dédiée à des investissements nécessaires pour le développement des activités communes, mais aussi potentiellement à des investissements spécifiques à une activité en particulier (une serre, un quai de traite, un four à pain…), afin de soutenir les projets qui auraient un accès plus difficile à des liquidités.